Chasse au brocard : comprendre les quotas pour préserver les équilibres naturels

La chasse au brocard, jeune mâle du chevreuil (Capreolus capreolus), s’inscrit dans une gestion cynégétique raisonnée. Les quotas imposés par les arrêtés préfectoraux ou les plans de chasse individuels ne relèvent pas d’un simple formalisme administratif : ils répondent à une logique d’équilibre entre les populations animales, la régénération forestière, et les intérêts agricoles. Chaque territoire de chasse bénéficie d’un diagnostic faunistique, réalisé par la Fédération départementale des chasseurs ou l’ONF, qui détermine le nombre de prélèvements autorisés. Un exemple : dans certains massifs forestiers du Grand Est, les dégâts causés par les chevreuils sur les jeunes repousses d’essences feuillues ont conduit à une augmentation progressive des quotas de brocards. À l’inverse, dans des zones de faible densité, le plan de chasse limite les tirs à un ou deux individus par saison. Respecter ces quotas, c’est contribuer à la durabilité de la chasse au chevreuil, en évitant les déséquilibres entre pression cynégétique et capacités de renouvellement naturel.

Périodes légales : les dates d’ouverture encadrent une gestion fine du territoire

La période de chasse au brocard ne coïncide pas nécessairement avec celle des autres ongulés. Le tir d’été, qui peut débuter dès le 1er juin dans certains départements, répond à une nécessité de gestion anticipée. Cette fenêtre permet de réguler les populations avant le pic de croissance végétative, et de limiter les dégâts agricoles ou sylvicoles. En revanche, le tir s’effectue exclusivement à l’approche ou à l’affût, en armes à feu ou à l’arc, afin de garantir une chasse sélective et silencieuse. Le tir d’été est généralement réservé aux détenteurs de bracelets délivrés dans le cadre du plan de chasse. Cette restriction vise à encadrer strictement les prélèvements, tout en permettant une observation plus précise des individus ciblés. Lors de l’ouverture générale à l’automne, les modalités s’élargissent mais demeurent soumises aux mêmes obligations de plan de chasse. Connaître ces subtilités permet au chasseur de s’inscrire dans une pratique encadrée et responsable.

Identification du brocard : un enjeu de précision sur le terrain

Identifier correctement un brocard n’est pas toujours aisé, notamment en période estivale, lorsque la végétation dense peut masquer les attributs physiques. Le brocard se distingue par ses bois, qui commencent à se développer dès l’âge de 5-6 mois, et sont généralement bien formés à partir de la deuxième année. Le comportement territorial du brocard mature, souvent solitaire et actif au crépuscule, peut également aider à l’identification. Sur le terrain, l’observation prolongée, à la jumelle ou à la longue-vue, est indispensable pour éviter toute erreur, notamment avec les chevrettes de grand gabarit. Une erreur d’identification peut avoir des conséquences sur la validation du plan de chasse et, en cas de contrôle, sur la responsabilité du tireur. Il est donc recommandé d’effectuer les tirs en conditions de lumière optimale, et de privilégier la stabilité (bipied, mirador, ou affût fixe) pour garantir un tir précis et éthique, un équipement de chasse optimal est donc nécessaire. La chasse chevreuil repose en grande partie sur cette capacité à cibler avec discernement.

Sanctions et contrôles : la traçabilité au cœur de la régulation

Tout prélèvement de brocard dans le cadre d’un plan de chasse est soumis à un contrôle rigoureux. Chaque animal abattu doit être immédiatement équipé de son bracelet réglementaire, apposé sur un bois ou une patte. Ce bracelet, numéroté, permet aux autorités de retracer le tir jusqu’à la société de chasse ou au détenteur individuel. En cas de non-respect des quotas ou des périodes légales, les sanctions peuvent aller jusqu’à la suspension du permis, des amendes significatives, voire des poursuites pénales en cas de récidive. Les contrôles sur le terrain, assurés par l’OFB (Office Français de la Biodiversité) ou la gendarmerie, s’intensifient lors des périodes sensibles, comme le début du tir d’été ou les week-ends d’ouverture générale. Le respect des règles n’est pas seulement une obligation réglementaire : il participe à la reconnaissance publique de la légitimité de la chasse au chevreuil comme outil de régulation et d’équilibre territorial.

Adapter sa pratique : l’exemple des jeunes chasseurs en territoire mixte

Dans des territoires à forte fréquentation, notamment périurbains ou mixtes (forêts traversées par des sentiers publics), la pratique de la chasse au brocard nécessite une adaptation constante. Les jeunes chasseurs, souvent formés dans des contextes variés, doivent intégrer des notions de cohabitation avec d’autres usagers de la nature, tout en respectant les objectifs de prélèvement. L’utilisation de cartouches subsoniques, de munitions à fragmentation contrôlée, ou de dispositifs de signalement visuel sur les zones de chasse devient courante. Des sociétés de chasse organisent aujourd’hui des journées d’approche guidée en binôme, où l’apprentissage de la lecture des indices (frottis, laissées, coulées) est valorisé. Ce type de formation de terrain améliore la précision des tirs et réduit les erreurs de jugement. La chasse chevreuil y gagne en rigueur, tout en s’ancrant dans une logique d’évolution des pratiques vers une plus grande intégration sociale et environnementale.

 

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